Rubrique psychologie
sociale.
L’expérience
de Milgram sur la soumission à
l’autorité est probablement l’expérience la plus connue dans le domaine de
la psychologie sociale, en grande partie à cause du contexte historique dans
lequel elle se situe.
Ce que
vous devez retenir sur Stanley Milgram :
à
C’est un psychologue social américain très connu du XXe siècle.
à
Il a conçu plusieurs expériences-phare dans le domaine de la psychologie
sociale dont celle de la soumission à
l’autorité.
à
Comme beaucoup de psychologues, il a une tête de psychopathe :
Au cours
de cette expérience, comme dans la majorité en psychologie sociale, le sujet ne connaît pas le réel but de
l’expérience (car sinon, cela risquerait de fausser ses résultats).
Ce que l’on dit au sujet :
Il s’agit
d’une expérience qui porte sur le rôle de la sanction sur la mémoire. Plus
exactement, il s’agit d’évaluer l’intensité de punition qui a le plus d’effet.
Réel but de l’expérience :
Evaluer
le degré de soumission à une autorité. Ici, la figure d’autorité =
l’expérimentateur. Pour asseoir son autorité, l’expérimentateur est vêtu d’une
jolie blouse blanche.
Déroulement de
l’expérience
Deux
sujets arrivent dans une salle d’attente et se voient attribuer pour l’un, le
rôle de l’enseignant et pour
l’autre, le rôle de l’élève.
Ce que l’on dit au sujet : Les rôles sont attribués de façon
aléatoire.
En vrai : L’un des deux sujets est un compère
de l’expérimentateur. Le tirage au sort est truqué et le sujet se voit
systématiquement attribuer le rôle de l’enseignant.
Les
sujets sont ainsi placés dans deux pièces distinctes :
L’enseignant
se voit attribuer une série de questions qu’il doit poser à l’élève via un
dispositif audio.
Ce que l’on dit au sujet : L’élève est placé sur une chaise
électrique et à chaque fois qu’il répond faux, l’enseignant doit lui envoyer
une décharge comme punition, allant de 15 à 450 volts (s’échelonnant de 15 en
15 volts). En plus de l’indication de voltage, les manettes servant à envoyer
les décharges sont groupées en six catégories :
- Choc léger
- Choc modéré
- Choc fort
- Choc intense
- Choc extrêmement intense
- Attention : choc dangereux
En vrai : L’élève, compère de
l’expérimentateur, donne des réponses fausses selon un programme préétabli. Il
ne reçoit pas réellement les chocs électriques mais simule une réaction à
ceux-ci :
- A 75 volts, il gémit.
- A 120 volts, il crie que les chocs sont douloureux.
- A 135 volts, il hurle.
- A 150 volts, il annonce qu’il refuse de continuer (tandis que l’expérimentateur demande au sujet de continuer quand même).
- A 180 volts, il crie qu’il ne peut plus supporter la douleur.
- A 270 volts, il pousse un cri d’agonie.
- A partir de 300 volts, il ne dit plus rien.
Le but de l’expérience est de voir à partir de quel degré
de voltage le sujet décide de désobéir à la figure d’autorité
(l’expérimentateur) et d’arrêter l’expérience.
La
plupart des sujets se retrouvent rapidement dans un conflit intérieur (sauf
certains sadiques qui trouvent un plaisir vicieux à envoyer des décharges
électriques à de pauvres innocents). Ils tentent d’arrêter l’expérience par des
regards, des remarques à l’expérimentateur. Celui-ci a alors pour consigne de
donner au sujet quatre incitations graduées selon leur intensité :
- « Continuez s’il vous plaît. » ou « Je vous prie de continuer. »
- « L’expérience exige que vous continuiez. »
- « Il est absolument indispensable que vous continuiez. »
- « Vous n’avez pas le choix, vous devez continuer. »
Si le
sujet refuse d’obéir après ces quatre injonctions, l’expérience prend fin.
Détail
qui a son importance : il est dit au sujet que les chocs peuvent être très
douloureux, mais qu’il n’y aura aucune séquelle irréversible.
Résultats de
l’expérience
Choc
moyen maximal administré (à partir de quel voltage en moyenne le sujet décide
d’arrêter l’expérience) :
360 volts
Pourcentage
d’individus qui continuent l’expérience jusqu’au dernier choc de 450
volts :
62,5 %
Bien
entendu, ces résultats ont surpris le monde scientifique et choqué la
population, l’expérience de Milgram ayant vu le jour en 1961, soit une
quinzaine d’années après la seconde guerre mondiale. La culpabilité des
bourreaux est remise en question, chamboulée, ne serions-nous finalement rien
de plus que 62,5 % de potentiels SS en puissance ?
Jusqu’à quel point sommes-nous obéissants ?
L’expérience
a été répliquée à nombreuses reprises, modifiant une ou plusieurs variables,
mais la plus intéressante à mon goût est celle-ci : l’influence du pouvoir
de la télévision aujourd’hui
(expérience réalisée en 2010). L’expérience de Milgram a été réitérée sous la
forme d’un jeu télévisé au cours
duquel la figure d’autorité était la présentatrice
(qui représentait en fait la télévision dans son ensemble). Ici, les résultats
sont d’autant plus choquants, puisque le pourcentage d’individus qui continuent
l’expérience jusqu’au dernier choc de 450 volts est de plus de 81 %.
Le
documentaire entier :
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